Changements tactiques clés
- Légère surpondération en actions : Nous avons adopté une position principalement neutre pour les actions des marchés développés. Nous sommes optimistes à l’égard des actions des marchés émergents en raison d’évaluations attrayantes, surtout en Chine.
- Sous-pondération en obligations canadiennes de première qualité : Nous avons réduit notre exposition en obligations canadiennes de première qualité dans le but de réduire la duration globale de notre portefeuille d’obligations.
- Fin de notre position sous-pondérée en obligations mondiales à rendement élevé : Nous avons actuellement une position neutre quant à cette catégorie d’actif. En effet, des secteurs importants comme celui de l’énergie sont moins exposés au risque de réinvestissement. De meilleures perspectives de croissance mondiale et les prix plus élevés des produits de base ont aussi amélioré les possibilités pour les émetteurs d’obligations mondiales à rendement élevé.
Les principaux marchés boursiers à travers le monde ont enregistré un rendement solide au T1 2024. L’indice de référence S&P 500 a progressé de 10 % pour atteindre 22 nouveaux sommets au cours de cette période. Les indices de référence au Canada et en Europe ont aussi enregistré des gains élevés à un chiffre. L’optimisme pour les actions découlait en grande partie des prévisions selon lesquelles l’inflation serait ramenée à sa cible de 2 % dans les marchés développés et les banques centrales procéderaient à une baisse imminente des taux d’intérêt. En janvier 2024, les marchés s’attendaient à une baisse de 150 points de base des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine.
Cependant, au cours du T1 2024, des données records concernant l’emploi et l’inflation persistante sont venues assombrir les prévisions d’une baisse rapide des taux d’intérêt. L’IPC américain a excédé les attentes pour un troisième mois consécutif au T1 2024 et s’est maintenu au-dessus de 3 % en mars. D’un autre côté, la création d’emplois a dépassé les attentes au premier trimestre. Pour ces raisons, le marché a été forcé de revoir ses prévisions en avril quant à la baisse des taux d’intérêt pour les ramener à 2 ou 3 réductions de 25 points de base en 2024. Même si nous sommes d’avis que les 6 réductions de taux d’intérêt prévues par les marchés boursiers étaient trop optimistes, nous sommes davantage en accord avec les marchés obligataires dont les prévisions quant à l’importance de la baisse des taux d’intérêt sont plus nuancées.
L’obligation du Trésor américain à 10 ans a atteint 4,5 % au début d’avril, son niveau le plus élevé depuis novembre 2023. Nous croyons que ce taux témoigne de la résilience de l’économie américaine et que les baisses de taux pourraient être reportées à la deuxième moitié de 2024.
Nous croyons également que la possibilité d’une récession s’est dissipée dans les principales économies en raison du surprenant revirement observé dans le secteur manufacturier qui soutient ces économies. L’indice PMI S&P Global de l’industrie manufacturière, qui a été dans le rouge en 2022 et la majorité de 2023, a rebondi dans la zone euro, au Canada et aux États-Unis, malgré les taux d’intérêt élevés. Par ailleurs, les secteurs des services dans ces régions ont affiché des signes de résilience.
Malgré cette reprise, nous observons un ralentissement dans les économies plus sensibles aux taux d’intérêt que les États-Unis. Dans la zone euro et au Canada, les marchés de l’emploi et les consommateurs montrent des signes de fatigue attribuables aux taux d’intérêt élevés. De plus, le niveau de dépenses budgétaires pour ces économies n’a pas été le même qu’aux États-Unis où le pourcentage du déficit budgétaire par rapport au produit intérieur brut (PIB) s’est établi à plus de 6 %. Pour cette raison, nous croyons que les banques centrales en Europe et au Canada pourraient baisser leurs taux d’intérêt avant la Fed. Nous nous attendons aussi à ce que l’écart relatif des taux d’intérêt entre les États-Unis et le reste du monde contribue à l’appréciation du dollar américain.
Quant à notre positionnement tactique, nous sommes légèrement surpondérés en actions. Nous faisons preuve d’un optimisme prudent à propos des actions des marchés émergents en raison du rebond des prix des produits de base. Nous observons aussi des évaluations attrayantes en Chine qui se relève de 18 mois de déflation. Nous adoptons une approche neutre à l’égard des actions canadiennes et américaines. Nous avons aussi sous-pondéré notre position en obligations canadiennes de première qualité pour réduire la duration de notre portefeuille d’obligations. Pour terminer, nous avons mis fin à notre position sous-pondérée en obligations mondiales à rendement élevé pour adopter une position neutre, car il y aura moins de risques de refinancement au cours des prochains mois.